LE CONSENSUS DE WALL STREET

par Daniela Gabor Propos recueillis le 11 Avril 2025
LE CONSENSUS DE WALL STREET

“C’est le récit du consensus de Wall Street : l’État ne peut générer assez de ressources fiscales et le secteur privé ne peut générer assez de retours pour les ambitions transformatrices de l’État. La logique du partenariat est donc de redistribuer les risques du secteur privé à l’État. Ainsi celui-ci rend plus attractifs pour le capital privé les investissements dans les secteurs jugés prioritaires, comme le développement, puis ça s’est étendu au climat, à la politique industrielle, à l’armement…”

LE LABORATOIRE ARGENTIN

par Verónica GAGO Propos recueillis le 01 Avril 2025
LE LABORATOIRE ARGENTIN

"Javier Milei s'est présenté comme le résultat final de la crise de représentation du système."

De la Post-Démocratie en Amérique

par Joe Lowndes Propos recueillis le 23 Février 2025
De la Post-Démocratie en Amérique

“La race a toujours été utilisée, dans la politique américaine, comme un bélier contre tout bien public, contre tout élan redistributif, contre toute idée de liberté collective ou sociale. Si vous attaquez avec la race, et que vous dites que ce que vous faites, c'est protéger les Blancs des Noirs, alors vous finissez par protéger les capitalistes des prélèvements sociaux.”

Le monde se droitise à une cadence infernale.

Le mouvement qui l’emporte est concurremment imprimé par des potentats qui invoquent la sécurité de leur peuple pour remodeler leur voisinage, des oligarques qui profitent de leur proximité avec le pouvoir pour faire main basse sur les ressources de l’État, et des faiseurs d’opinions payés par les seconds pour légitimer les basses œuvres des premiers. Mais sa trajectoire bénéficie en outre de la complaisance d’acteurs politiques et d’experts censément attachés au droit et à la raison, ainsi que de la perméabilité croissante des électorats aux désirs d’épuration que nourrit le ressentiment. Parce qu’entraver la poursuite d’une telle dérive suppose d’abord de mieux la comprendre, Diagrammes ambitionne de rejoindre le réseau des sites où les composantes de l’actuel « cap au pire » sont inventoriées et analysées.

Pour rendre compte de ce qui nous arrive, on misera sur le développement mais aussi sur le croisement de cinq programmes. Le premier sera consacré aux mutations du capitalisme depuis la crise de 2008, et notamment à l’emprise croissante qu’y exercent les gestionnaires d’actifs et les nouveaux « barons voleurs ». Le deuxième traitera de l’émergence d’un ordre géopolitique inédit, dont le caractère multipolaire est aussi irréductible à la configuration de la première guerre froide qu’au modèle d’une « communauté internationale » régie par les États-Unis et leurs alliés. Troisièmement, on s’emploiera à dresser une typologie des extrêmes droites – car celles-ci agitent diversement leurs phobies communes – et de leurs modes de croissance. Le quatrième programme portera quant à lui sur l’évolution des formes de mitigation et de déni dont l’urgence climatique fait l’objet. Enfin, le cinquième est en quelque sorte le symétrique des précédents, puisqu’il traitera des leçons que les gauches devraient tirer des évolutions en cours.

Diagrammes fera paraître en ligne une nouvelle édition toutes les trois semaines : dans chacune d’elles figureront de longs entretiens avec des chercheurs, des journalistes et des activistes dont le travail concerne l’un des cinq programmes ou se situe à l’intersection de plusieurs d’entre eux. Ces entretiens seront filmés et accompagnés d’un dossier destiné à les introduire, à les étayer et à les relier entre eux. L’objectif poursuivi est en effet de faire connaître des travaux éclairants mais aussi de souligner leurs résonances, et ainsi de construire un prisme capable d’augmenter la lucidité de celles et ceux qui ne se résignent pas à l’allure du présent.